Mercredi 23 avril, le village de Chermignon se mobilisera pour fêter son saint patron. La tradition perdure depuis près de quatre siècles, et les plus jeunes ont à cœur de la transmettre encore, comme en témoigne l’un d’eux, Romain Barras.

Quel jour les Chermignonards ontils le privilège bien justifié d’avoir congé, contrairement à leurs autres compatriotes valaisans? Le 23 avril, bien sûr! Une date toute spéciale dans le calendrier local, réservée à la fête de saint Georges, patron du village.


Fête de la Saint-Georges, devant l’église de Chermignon-d’en Haut. 23 avril 2018. Photo Le Nouvelliste

Saint Georges devient patron de la chapelle de Chermignon – puis de la paroisse-, probablement dès 1521, année où la chapelle (remplacée au XXe siècle par l’église actuelle) est attestée. Un moment particulier marque la fête patronale: la distribution du pain bénit. Cette tradition remonte au XIVe ou XVIIe siècle – selon les sources – lorsque l’Europe est ravagée par la peste. A Chermignon, un certain Ointzo promet d’instituer une distribution de pain bénit s’il est sauvé de la mort, ce qui lui est accordé. Les premières distributions ont lieu à Pâques, mais les dons affluant, on ajoute une seconde date: le jour de la Saint-Georges, près de la Croix des Girettes. La date et le lieu sont les mêmes aujourd’hui pour accomplir cette tradition.


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Toujours très appréciée, la Saint-Georges mobilise chaque année les sociétés du village et les autorités locales. Romain Barras, originaire de Chermignon et étudiant à Fribourg, est membre de la bourgeoisie et joue au sein de la fanfare Cécilia. «Je travaille la veille pour la préparation du déjeuner pour les invités, et le lendemain, je joue avec la fanfare: défilé, concert, soirée.» «C’est une tradition magnifique, très importante pour moi, ajoute-t-il. Mes aïeux l’ont vécue, et je me dois de la perpétuer aujourd’hui pour la transmettre plus tard à mes enfants… qui la perpétueront aussi.»

Les grenadiers de Chermignon. Photo tirée du site de la Bourgeoisie.

Le jeune homme apprécie la convivialité vécue ce jour-là, ainsi que la dimension spirituelle. «Il est important de se reconnecter à cet aspect sacré, estime-t-il, de connaître la signification de cette fête, que l’on risque de perdre de vue.» «Le Valais est un canton catholique, on doit continuer de vivre ces fêtes religieuses et d’offrir aux gens des repères», ajoute Romain, pour qui «participer à la messe est primordial». «Cette fête a du sens dans un monde toujours plus individualiste, où les gens ne se connaissent plus et ont peur de s’engager.»
Le Chermignonard aime aussi prolonger cette journée à sa manière, en se confiant au quotidien à la prière de saint Georges.

Rendez-vous le mercredi 23 avril prochain pour la messe à 10h à Chermignon-d’en Haut


Source : La Paroisse de Chermignon, 50 ans d’Histoire, Pierre-André Cordonier