Chaque 1er novembre, l’Église catholique honore la foule innombrable de ceux qui ont été de vivants et lumineux témoins du Christ: les saints et les saintes. Tous les baptisés sont appelés à la sainteté.

«Le Seigneur demande tout; et ce qu’il offre est la vraie vie, le bonheur pour lequel nous avons été créés. Il veut que nous soyons saints et il n’attend pas de nous que nous nous contentions d’une existence médiocre, édulcorée, sans consistance». Voilà en quoi consiste l’appel universel à la sainteté, sous la plume du Pape François dans son exhortation apostolique Gaudete et exsultate, un texte très beau et accessible sur ce thème.

Cet appel est exigeant: il s’agit d’atteindre un sommet, celui de la charité, par des chemins variés, selon la vocation propre de chacun. Toujours, ce chemin passe par l’ombre de la croix, mais pour déboucher sur la lumière de la vie en plénitude donnée par le Christ ressuscité. Une bonne boussole pour avancer se trouve dans les Béatitudes, passage de l’Évangile lu en cette fête de la Toussaint (Mt 5, 1-12).

Cet appel n’est pas hors de portée: le lent et patient travail de la grâce, si on lui laisse un passage dans notre coeur, fait des merveilles dans notre humanité.

La ronde des saints, détail du tryptique du Jugement dernier de Fra Angelico (vers 1450).

Bon nombre de saints et de saintes ont été reconnus officiellement par l’Église catholique, au terme d’une procédure de béatification puis de canonisation. Ils sont donnés en modèles à tout le peuple de Dieu. D’autres chrétiens ont toutefois vécu eux aussi dans la fidélité à l’Évangile du Christ et l’amour de leur prochain. Cette sainteté cachée se vit d’abord au présent.

«J’aime voir la sainteté dans le patient peuple de Dieu: chez ces parents qui éduquent avec tant d’amour leurs enfants, chez ces hommes et ces femmes qui travaillent pour apporter le pain à la maison, chez les malades, chez les religieuses âgées qui continuent de sourire. Dans cette constance à aller de l’avant chaque jour, je vois la sainteté de l’Église militante. C’est cela, souvent, la sainteté ‘‘de la porte d’à côté’’, de ceux qui vivent proches de nous et sont un reflet de la présence de Dieu», explique ainsi le Pape François.

La vie des saints constitue une catéchèse inspirante. Elle nous montre l’actualité de la Bonne Nouvelle et la présence agissante de l’Esprit Saint parmi les hommes, quel que soit leur contexte de vie et les difficultés qu’ils rencontrent.

«N’aie pas peur de la sainteté. Elle ne t’enlèvera pas les forces, ni la vie ni la joie. C’est tout le contraire, car tu arriveras à être ce que le Père a pensé quand il t’a créé et tu seras fidèle à ton propre être», encourage le Souverain pontife.

Alors, qu’attendons-nous pour choisir ce chemin? Le bienheureux Maurice Tornay, un exemple de sainteté bien de chez nous – ce chanoine du Grand-Saint-Bernard mort martyr au Tibet était Orserin – repousse toute hésitation: «Il faut nous dépêcher, à notre âge d’autre étaient saints», écrivait-il à vingt ans à sa soeur.

La prière pour tous nos défunts est célébrée dans l’Église au lendemain de la fête de la Toussaint, le 2 novembre.