Plusieurs groupes de prière des mères sont actifs dans notre secteur pastoral. Une dizaine de ces femmes se sont retrouvées le 11 avril dernier pour un temps commun de prière et de partage. Elles témoignent du sens de cet engagement qui permet de déposer ses enfants entre les mains de Dieu.

Une bougie est allumée sur la table, et chacune tient devant soi un petit livret. Pas de grand déploiement pour la prière des mères, il suffit d’être là, avec dans son cœur ceux à qui l’on a donné la vie.

Ces habitantes du secteur pastoral n’ont pas l’habitude de se retrouver ensemble, car pendant l’année, les groupes fonctionnent de manière autonome. Mais ce matin-là, ils sont tous représentés dans la salle paroissiale de Chermignon-d’en Bas : Montana village, où tout a commencé il y a une quinzaine d’années, Chermignon-d’en Haut, Chermignon-d’en Bas, et Flanthey. Des sourires sont échangés, on se salue par son prénom. Chaque femme semble apprécier ce rendez-vous commun pour prier et partager sur l’expérience qui les unit.

Prière des mères – le 11 avril 2024 à Chermignon-d’en Bas

Prière pour chaque famille

Le recueillement commence avec l’invocation de l’Esprit Saint, quelques chants, puis les prières se succèdent : demande de protection, de pardon, prières spontanées de louange, d’intercession, de remerciement… avant la lecture de l’Évangile du jour.

Puis vient un geste fort et propre à la prière des mères : dans une corbeille, sur des disques de papier, sont inscrits les noms d’enfants ou de personnes à confier au Seigneur. Chacune se saisit du sien pour le déposer au pied d’un crucifix. Le temps se conclut par une prière des époux et un chant.

En une demi-heure, une atmosphère de sérénité et d’intériorité s’est installée dans la salle aux murs de bois. Café et gâteaux sont disposés sur la table. C’est le moment d’une collation appréciée par les participantes, qui commencent à discuter joyeusement.

Une force pour le quotidien

«On vit cela une seule fois par mois, mais c’est un temps fort, car ici, on est vraiment avec le Seigneur, et nos enfants, confie Denise. On est comme dans un cocon, au lieu de penser à tous les soucis qui peuvent nous préoccuper. C’est un moment privilégié», résume-t-elle.

«L’éducation de nos enfants n’est pas toujours simple, surtout avec les tourments actuels, complète sa voisine. Ce groupe de prière nous donne une force et une espérance. L’union de prière pour moi est ce qui permet d’avancer dans la vie, dans le quotidien», explique-t-elle.

Prière des mères – le 11 avril 2024 à Chermignon-d’en Bas

Marie-Claire apprécie elle aussi cette solidarité à travers la foi. «On s’encourage entre mamans et grands-mamans. C’est quelque chose de concret. Et c’est une prière tout simple, facile à faire», souligne-t-elle. En plus, le rythme des rencontres – une fois par mois – n’est pas astreignant, fait remarquer une autre participante.

Une règle d’or garantit la pérennité de chaque groupe : la confidentialité. Ce qui est confié dans la prière ou au détour d’une conversation ne sort pas des murs où se tient la rencontre. «On peut partager ce qu’on a au fond du cœur, et ça reste là. Dans les villages, c’est très important de garder ce qu’il se passe à l’intérieur du groupe», explique une grand-maman.

Une prière qui rayonne

Une des femmes revient sur le geste symbolique effectué au cours de la prière. «Déposer, inscrire le nom, mettre des mots sur des maux très intérieurs… C’est une démarche très forte. Cela apaise, et permet d’essayer de garder confiance. On soulage notre cœur, en demandant que Dieu guide nos enfants».

Sa voisine abonde: «cela nous apprend à lâcher prise, à accepter, à accueillir. Le chemin par lequel on passe amène toujours vers quelque chose. En disant oui à la situation, on peut ensuite avoir le courage d’affronter les choses».

Quelques membres des groupes de prière des mères de notre secteur pastoral – 11 avril 2024

Ce qui est certain, c’est que chacune a le courage d’oser prier. Et si les effectifs des priantes ne sont pas élevés, les fruits de leurs invocations sont perceptibles. «Chez nous, des mamans d’ailleurs demandent des intercessions pour leurs enfants ou petits-enfants malades. On prie aussi pour les couples, pour des gens de l’extérieur du groupe, du village, qui nous confient des intentions». Cette participante se souvient aussi avec émotion d’une femme qui parlait pour la première fois de sa fausse-couche.

Une autre témoigne: «L’une de mes nièces avait des problèmes, elle était sans travail et cherchait sa voie. Elle est restée à la maison un an et demi sans rien faire. Maintenant a trouvé un travail qui lui plait beaucoup. C’est une résurrection pour elle, et je pense que notre prière l’a aidée. Il est aussi bon de rendre grâce pour ce qui va bien», conclut-elle. La devise du mouvement rappelle aussi cette force transformante de la prière: «l’amour des mamans change le monde».

Pour en savoir plus sur la Prière des mères : https://www.prieredesmeres.com/

Pour rejoindre un groupe du secteur, se référer à l’affiche ci-dessous